28/03/2015

[Expérimentation] Marche et bivouac par Darkside


Salut à tous, suite à la finalisation de mon sac de camps, j’ai profité d’une journée de repos pluvieuse pour aller le tester en condition réelle.
Le but de cette journée (après midi en fait) était de parcourir 10km, de me trouver un coin pour bivouaquer, de trouver une source ou me ravitailler en eau (merci la carte au 1 :25000), de préparer une ration de bouffe puis de remballer le tout et de revenir (eh oui c’est pas tous les jours repos).


14h : Début des préparatifs
-Rassemblement du matos qui n’est pas dans le sac, siphonnage de la chasse d’eau (qui se re remplit vu que j’avais pas coupé le robinet) avec le tuyau de mon camelback pour remplir camelback et gourde (3L d’eau).
-Emballage de la ration du jour (250g de semoule, 40g de viande des grisons, 15g de saucisson, 1 pain azyme, 5cl d’huile, du sel, 1700 calories en tout) je me fais ensuite un thé bien sucré (premier « repas » de la journée).
-Remplissage de bouteilles d’eau pour simuler le poids de ma réserve de bouffe totale (13L : si je m’étais paumé au moins j’aurais eut le temps de voir venir avant de mourir de soif).

<=ration pour une journée

-Je m’habille low viz (treillis noir, tee shirt gris, polaire, chech camo et anorak de rando bleu et gris) et sangle mon brêlage sur mon sac (la hachette au côté en ville c’est pas terrible), je recouvre le tout d’un sur-sac.

14h45 : Je ferme mon appartement : pour un départ réel j’aurais coupé l’eau, le gaz et l’électricité (on ne sait jamais, des fois que je revienne un jour), poussé les meubles contre les fenêtres (idem). Je met le sac sur mon dos (en…é ça pèse son poids) et en avant pour une petite ballade.

15h : Après 15min de marche, mes premières impressions :
-Le low viz avec 25kg sur le dos c’est une vue d’esprit, t-as beau être sapé tel le pékin moyen, les gens ne voient que ton sac (pour le coup j’aurais mieux fait de dégainer le BDU, ça aurait paru plus normal)
-Mon sac (le F1 de l’armée française) n’est pas aussi confortable que je ne l’escomptais (je tiens ici à présenter mes respects les plus sincères aux mecs qui ont crapahuté avec ça sur le dos pour la gloire de la patrie), en fait il est trop haut du coup ça tangue sacrément à chaque pas, je m’en suis souvent servi mais jamais autant chargé.
-Il ne sert à rien de trop s’habiller : quand on marche avec du poids sur le dos, le problème c’est plus d’évacuer la chaleur que de la garder même par 4°C.

-Il commence à pleuvoir mais je me vois mal déballer mon matos en public, le poncho attendra donc.

15h30 : Je suis enfin sorti de la ville et plonge dans la verte, première halte pour régler les quelques problèmes mentionnés ci-dessus :
-Je met mon brêlage ce qui allège un peu le sac (6kg en moins sur le dos ça soulage).
-Remplacement de l’anorak par le poncho, avantage, ça permet de cacher le brêlage
Petit point topo, j’ai parcouru 4km et suis sur la bonne route. Je repars donc après avoir bu quelques gorgées au doux goût d’alu (ce qui ravive quelques souvenirs de rando). Trois minutes après avoir mis le poncho la pluie s’arrête (un des effets secondaire du poncho est de faire apparaître le soleil).

15h45 : Je croise un groupe de promeneur, me voyant ainsi équipé ils entament la discussion, je prétexte de manière assez évasive une randonnée d’une semaine (amha à l’heure actuelle ils doivent encore se poser quelques questions), je décide donc d’éviter désormais toute rencontre.

Je reprends ma route, longeant un mur en ruine (souvenir de nos aïeux) et quelques bouteilles plastiques (souvenir de nous), quelques mulots détalent sous mes pieds (seule faune galopante que je verrais de la journée). J’aperçois au loin un groupe de promeneur sur le même chemin que moi, ils ne m’ont pas encore vu, je passe derrière le mur et me camoufle sous mon chech, ils passent à 10m de moi sans me voir. Je repars et ça commence à monter un peu, avec 25kg de chargement, chaque pente parait bien plus raide qu’elle ne l’est réellement.

16h30 : la lumière baisse sensiblement (on est en hiver c’est vrai), petit point topo pour voir ou j’en suis, 7km de fait, la source est à 3km, j’ai le temps d’y arriver avant la nuit sauf que je risque bien de monter mon bivouac dans le noir. Je décide donc de m’arrêter dés que je trouve un bon coin.

16h45 : Je trouve un petit coin bien broussailleux ou bivouaquer et pose mon sac à terre, la sensation qu’on a quand on pose son sac à dos c’est un peu la même que quand on enlève ses chaussures après une journée de ski : on se sent tout léger. Petite pause (bien) méritée, deux gorgées d’eau puis montage du bivouac (la nuit tombe vite). Six sardines taillées à la hachette, une corde entre deux arbres, le poncho fixé à tout ça et le tour est joué, je fais un petit remblai en feuille morte et en branche sur les côtés et sur une des ouvertures histoire d’isoler un peu, en remuant les feuilles je trouve un paquet de glands que je met de côté pour agrémenter mon repas (comme quoi même en hiver il suffit de brasser des feuilles pour trouver de la bouffe), je déplie tapis de sol et couverture de survie à l’intérieur, en un quart d’heure l’affaire est réglée.




17h : Deuxième priorité : le feu, et vu l’humidité du sol, c’est pas gagné, je pars donc avec mon sur-sac à la recherche de bois pas trop détrempé. Au bout de quelques mètres je trouve un tas de pierre sous lequel il y a un joli tas de feuilles sèches ainsi que quelques branches, je remplis donc mon sur-sac et retourne à mon bivouac. Et là, ça commence à être moins facile, malgré pas mal d’effort, pas moyen de faire flamber autre chose que quelques brindilles, finalement, grâce à un petit vent qui se met à souffler, de belles flammes apparaissent

17h30 : Je pose mon quart au milieu des « braises » pour faire bouillir de l’eau dans laquelle j’ai coupé de la viande des grisons, pendant ce temps je dépiaute quelques glands et, bonne surprise, il y en a peu de véreux par contre c’est assez amer (à noter, tester la purée de gland). Sinon en moins amer il y a le bout de saucisson avec du pain azyme qui me permet de patienter pendant que l’eau chauffe (c’est moins rapide qu’avec une bouilloire électrique).




18h : C’est prêt, je remplis le quart de semoule rajoute un peu de sel et d’huile et mange ça tranquillement, la petite marche m’a donné faim, ce n’est pas tant la distance (7km c’est ridicule) que le poids sur le dos qui fatigue. Le repas ne couvre peut-être pas les besoins d’une journée (il fait 1700 calories suivant mes calculs, mais en tout cas ça cale bien), une fois le quart fini et rincé, je le reremplis d’eau que je met à bouillir pour me faire un thé (pas de boule à thé, je serrerais donc les dents).




18h30 : Pendant que l’eau chauffe, une petite averse se met à tomber, je met donc à l’abri tout le matèriel en m’éclairant à l’aide de la super lampe diode à manivelle et aimant pour la coller au frigo (problème : y a pas de frigo dans le coin, je me débat donc un petit moment avec avant d’arriver à la caler dans une poche de mon anorak : à noter dans un coin de ma tête : acheter une frontale à manivelle).

19H : L’eau bout de nouveau, il était temps le feu commence à rendre l’âme, petit thé pour terminer le repas puis vaisselle à l’aide du camelback calé sous l’aisselle et le tuyau entre les dents (pourquoi ne pas me mettre à la cornemuse), la lampe éclaire toujours autant ou elle veut.
Remballage des affaires sous la pluie et « pliage » du poncho (de nuit et sans éclairage, c’est du pliage sommaire). J’avoue j’ai aussi vidé toutes les bouteilles d’eau qui lestaient le sac mais, pour ma défense, la perspective de me fouler une cheville de nuit en pleine forêt m’enchantait assez peu (j’imagine ce qu’auraient pensé les secours en se rendant compte que le sac était rempli de bouteilles d’eau…)

Le poids sur mon dos est donc maintenant largement supportable, même malgré le brêlage de nouveau attaché dessus.

19H45 : Retour, de nuit et tous feu éteint (en fait on a une vision de nuit pas mauvaise du tout), sur le chemin une chouette vient me tourner autour mais se rend bien vite compte que je suis trop gros pour être une souris, les mulots quand à eux sont encore là et détalent de nouveau. La marche est plus qu’agréable, pas trop de poids sur le dos, température plus qu’acceptable, la pluie s’est même arrêtée, que demande le peuple.

20H10 : Retour à la civilisation, les réverbères et le bruit des voitures m’agressent.Toujours les mêmes regards inquisiteurs. (quoi, t-as jamais vu quelqu'un qui se prépare à un crash)

21H : Je pose mon sac dans le couloir de l’appartement (je suis bon pour sortir la serpillière) après un retour d’une seule traite.
Interrupteur=lumière, robinet=eau, bienvenue dans le meilleur des mondes, comme le dit si bien BARJAVEL « Le fait qu’il te suffise d’appuyer sur un bouton pour obtenir ce que tu désire ne fait pas de toi une fée ». Séchage des affaires et déballage du sac (lorsque j’en aurais besoin ce serait dommage que tout soit moisi). Voilà, rien d’exceptionnel mais une petite expérience très enrichissante, la phase suivante partir pour plusieurs jours…to be continued.

Conclusions :
-Au niveau du poids du sac ça passe, mais il me faut un meilleur sac, moins rustique mais plus confortable
-Pour l’horaire, je me suis fait avoir par la tombée de la nuit, l’hiver les journées sont courtes.
-Le sur-sac est un must, ça permet de cacher la misère et de ramasser du bois, entre autres.
-Le brêlage permet de répartir les poids ainsi que d’accéder facilement au principal (gourde, hachette, gants, cartes).
-Le poncho est aussi un must : coupe vent, recouvre le brêlage, fait un abri convenable.
-La précision des carte 1 :25000 est diabolique, il faut que je me procure d’urgence celles de la totalité de mon itinéraire.
-Niveau feu, le problème n’est pas de l’allumer mais plutôt de transformer un feu de brindille en feu de branche, je pense qu’il faut surtout beaucoup de ventilation pour le faire prendre rapidement.
-Niveau nourriture, mon repas m’a calé mais ça n’a pas duré, peut-être envisager de prendre des barres coupe faim. Par contre trouver des glands en hiver m’a bien rassuré, maintenant il faut que je regarde comment cuisiner ça.
-Niveau eau, je n’ai pas eut le temps d’aller jusqu’à la source comme je le voulais au début, mais dimanche lors d’une ballade, j’ai bu à une source et ça ne m’a pas rendu malade.
-Niveau discrétion, avec un sac sur le dos, quelle que soit la tenue on se sent regardé, le mieux pour moi serait donc d’éviter au maximum de croiser du monde, en se cachant par exemple.
-Pour l’abri, je n’ai pas pu passer la nuit dedans mais ça avait l’air étanche, amha il n’en faut pas plus qu’un poncho, un tapis de sol, un duvet et une couverture de survie…à tester dés que possible.

Alors voilà, merci d’avoir lu tout ça, j’espère que ça vous a plu


Darkside


1 commentaires:

Bon retour d'expérience, dans l'attente d'avoir le même mais avec nuit sous abris, merci et bonne continuation
Tom personne

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